MOZART / LIGETI
PROGRAMME
György Ligeti (1923 – 2006)
Kammerkonzert (1969-1970)
Concerto pour piano (1985-1988)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791)
Concerto pour violon n°3, KV 216 (1775)
Symphonie n°35, KV385 « Haffner » (1782)
Interprétation sur instruments classiques (Mozart) et modernes (Ligeti).
DISTRIBUTION
Isabelle Faust, violon
Jean-Frédéric Neuburger, piano
Les Siècles
François-Xavier Roth, direction
Pour entamer la deuxième partie de l’année de célébration de leurs 20 ans, Les Siècles célèbrent le centenaire de György Ligeti (1923-2006) en explorant certaines pages essentielles de cette figure majeure de la seconde partie du XXe siècle et la faisant dialoguer avec l’œuvre intemporelle de Wolfgang Amadeus Mozart : un projet emblématique du projet artistique de l’orchestre qui jonglera entre instruments classiques et modernes pour donner à entendre les différences fondamentales des instruments et des sonorités qu’avaient à leur disposition ces monstres sacrés de la musique savante occidentale.
Des deux viennois de circonstance Les Siècles et François-Xavier Roth exploreront notamment leur appropriation de la forme concertante, des lettres de noblesses données par Mozart au genre jusqu’aux interrogations formelles de Ligeti le poussant dans ses derniers retranchements, avec comme complices Isabelle Faust (violon) et Jean-Frédéric Neuburger (piano).
LES OEUVRES
Ligeti : Kammerkonzert
Ligeti : « Le titre de Concerto fait allusion au fait que les treize instrumentistes ont tous des parties d’égale importance à jouer ». Dans le Kammerkonzert, Ligeti pousse dans ses retranchements la définition de la forme concertante, en préférant au(x) soliste(s) traditionnels des groupes de solistes produisant des textures micropolyphoniques se dégageant de l’ensemble. L’écriture fascine par sa radicalité et son côté ludique, précise et complexe, d’« un ordre un peu désordonné » des mots du compositeur.
Ligeti : Concerto pour piano
Initialement composé de trois mouvements, le Concerto pour piano de Ligeti se voit ajouter deux autres en 1988. Le compositeur y définit son credo artistique : « J’ai, dans ce concerto, mis en œuvre des conceptions nouvelles tant pour l’harmonie que pour le rythme. Lorsque l’œuvre est bien jouée, c’est-à-dire… à la vitesse requise et avec l’accentuation correcte dans chaque « strate de tempo », elle finit au bout d’un certain temps par « décoller » comme un avion : la complexité rythmique empêche de distinguer chaque structure élémentaire et crée un univers sonore qui paraît planer. »
Mozart : Concerto pour violon°23
Mozart écrit tous ses concertos pour violon au cours de l’année 1775. Alors Konzertmeister dans l’orchestre du Prince-archevêque Colloredo à Salzburg, il les compose probablement pour son propre compte, dans un style galant, cherchant à faire briller la technique du soliste et s’interdisant toute expressivité profonde. Le n°3 se démarque néanmoins par quelques fulgurances aux accents Sturm und Drang, notamment dans le mouvement lent, d’une grande pureté d’expression, de la main d’un Mozart de la maturité.
Mozart : Symphonie n°35
Mozart compose sa 35e Symphonie en 1782, peu après son arrivée à Vienne, enfin libre du service du prince-archevêque Colloredo de Salzbourg. C’est son père qui lui transmet la commande d’une sérénade de la part du bourgmestre de Salzbourg, Sigmund Haffner. Suite à la probable annulation de cette commande, Mozart remanie ses premières pages pour constituer la base de ce qui sera sa 35e symphonie, œuvre résolument moderne et exigeante tout en contraste et virtuosité. Mozart : « Ma symphonie Haffner m’a tout à fait surpris ; je n’en savais plus le moindre mot…Elle doit certainement faire un bon effet » !