100% STRAVINSKY
Programme
Igor STRAVINSKY (1882-1971)
L’Oiseau de feu
Concerto en ré majeur pour violon et orchestre
Le Sacre du printemps
Distribution
Les Siècles
François-Xavier Roth, direction
Isabelle Faust, violon
Dans ce concert, Les Siècles, accompagnés de la grande Isabelle Faust mettent à l’honneur la musique russe avec un programme dédié à Stravinsky, joué sur instruments d’époque.
Pour célébrer les cinquante ans du décès de ce compositeur révolutionnaire, quoi de mieux qu’un programme réunissant certains de ses plus grands chefs-d’œuvre ? Au cours de la soirée se verront ainsi dialoguer son Concerto pour violon et deux de ses plus célèbres ballets, œuvres jalons de l’histoire des Siècles, l’Oiseau de feu et Le Sacre du printemps.
Voici cinquante ans qu’a disparu Stravinsky, explorateur infatigable des possibilités musicales de son temps et de ceux à venir. Initialement guidé contre son gré par ses parents vers le droit, il s’en détourne à la mort de son père pour consacrer tout son temps à la musique. C’est la rencontre avec son professeur Nikolaï Rimski-Korsakov qui sera décisive pour sa carrière. Décelant son talent, ce dernier le dissuade d’entrer au conservatoire et lui donne des cours particuliers pendant deux ans, jouant un rôle déterminant dans son développement musical et professionnel. Trois périodes marqueront sa carrière : la russe, jusqu’à son ballet Les Noces, la néo-classique et la sérielle. On observe d’ailleurs durant sa vie créatrice une inclination croissante pour le dépouillement, et la spiritualité. Stravinsky lègue un héritage d’une richesse et d’un éclectisme inédit, dont la portée reste d’une importance capitale.
Le Sacre du printemps, créé en 1913 sur une chorégraphie de Nijinsky est un des ballets les plus célèbres de Stravinsky. Dans cette œuvre, il reconstitue un rite sacral païen, et accompagne la danse par des harmonies et des structures polyrythmiques inédites. Lors de la représentation générale, un scandale éclate. Le public siffle, crie et se bat même avec des chaises, certains spectateurs s’indignent, d’autres défendent le ballet. Les tableaux de l’ancienne Russie païenne ont littéralement déchaîné les passions.
Le Concerto pour violon de Stravinsky, créé à Berlin en 1931 par Samuel Dushkin bénéficie d’un soin tout particulier donné au travail sur la texture et sur le timbre, bien loin de la virtuosité romantique, et préfigurant presque l’usage du montage et du collage par l’association d’éléments disparates. Véritable jeu de timbres et d’entremêlements mélodiques, le concerto sera interprété par la grande Isabelle Faust.
Enfin L’Oiseau de feu, premier grand ballet de Stravinsky, et commande de Serge Diaghilev apporte au programme la dimension universelle d’un succès ancré dans son époque. Il emprunte plusieurs motifs mélodiques de couleur orientale à son prédécesseur et maître Rimski-Korsakov, et évoque déjà ses futures innovations. La célèbre histoire d’Ivan Tsarévitch, du demi-dieu Kastchei et de l’oiseau fabuleux lui inspire en effet des textures sonores inouïes, serties d’audaces harmoniques, qui suscitèrent l’admiration de Debussy et Ravel. L’énergie de la danse, le sens des paroxysmes, du grotesque, ainsi qu’une forme de brutalité rythmique annoncent déjà, cependant, le scandale que devait déclencher, quelques années plus tard, Le Sacre du printemps. La version choisie ici par Les Siècles est la troisième suite d’orchestre, composée aux États-Unis en 1945, qui nous donne à entendre les somptueux thèmes du ballet originel et la luxuriante orchestration propre à Stravinsky.
Concert sur instruments français du début du XXe siècle