RAMEAU / BERLIOZ / RAVEL
PROGRAMME
JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764)
Daphnis et Églé – suite
Interprétation sur instruments baroques
HECTOR BERLIOZ (1803-1869)
Cléopâtre
Interprétation sur instruments du début du XIXe siècle
MAURICE RAVEL (1875-1937)
Daphnis et Chloé
Interprétation sur instruments français du début du XXe siècle
DISTRIBUTION
Bach-Chor Köln et Kartäuser Kantorei, chœurs
Les Siècles
François-Xavier Roth, direction
Véronique Gens, soprano
Un programme tout en contrastes traversant deux siècles de musique française, de la sémillante pastorale Daphnis et Églé de Rameau aux merveilleuses couleurs orchestrales ravéliennes de Daphnis et Chloé, en passant par les sombres accords de la cantate Cléopâtre de Berlioz.
De ses premières représentations intimistes à la cour de Fontainebleau, Daphnis et Églé a gardé le sens de la discrétion. Pastorale peu connue de Rameau, l’œuvre comprend pourtant des pages d’une grâce caractéristique de son compositeur, parvenant à sublimer le livret de Charles Collé, mettant en scène deux bergers découvrant l’amour sous déguisement d’amitié. En 1829, Hector Berlioz présente au jury du concours du Prix de Rome sa cantate Cléopâtre. Ayant remporté le deuxième prix l’année précédente, il est le lauréat pressenti. Mais devant les audaces compositionnelles de Berlioz, le jury décide exceptionnellement de ne décerner aucun premier prix, s’abstenant de récompenser les travaux des autres concurrents mais refusant également d’ « encourager par ses suffrages un jeune compositeur chez qui se décèlent des tendances pareilles » ! L’inspiration musicale du Daphnis et Chloé de Maurice Ravel prend son fondement dans la Grèce fantasmée du compositeur, se préoccupant peu d’un quelconque réalisme, ce qui valut à l’œuvre d’être qualifiée de « grec[que] habillé à la russe ». Malgré ces débuts houleux, le succès ne s’est par la suite plus démenti, et Daphnis est aujourd’hui considéré comme le sommet de l’art orchestral de Ravel.
Illustration: Aquarelle de Léon Bakst pour Daphnis et Chloé, 1911