STRAVINSKY / XENAKIS

Programme 

Iannis XENAKIS (1922-2001) 

Alax, pour trente musiciens divisés en trois ensembles

Igor STRAVINSKI (1882-1971) 

Concerto en ré majeur pour violon et orchestre

L’Oiseau de feu

Maurice RAVEL (1875 – 1937)

Bolero

Distribution

Les Siècles

François-Xavier Roth, direction

Isabelle Faust, violon

Stravinsky / Xenakis, une alchimie bien particulière ! Marqués par un même désir d’universel puisé dans leur exil, les deux compositeurs s’affirment dans un refus du subjectivisme, de l’individuel et du sentimentalisme, menant Stravinsky à puiser son inspiration dans le sacré et le rituel, et Xenakis dans le chaotique et sa science : deux cheminements esthétiques bien distincts, mais mus par le même processus de réinvention et de réactualisation. Les Siècles interprèteront également le Bolero de Maurice Ravel, considéré par François-Xavier Roth comme une des premières oeuvres musicales conceptuelles.

Dans ce programme, c’est Xenakis qui entame le dialogue entre les deux compositeurs, avec une œuvre assez peu jouée, écrite en 1985, Alax. Du grec allax, signifiant « par échanges », la pièce divise trente musiciens entre trois groupes distincts et identiques disposés en triangle, en accord avec les expérimentations spatiales chères au compositeur. Chaque groupe est en interaction directe avec les deux autres, échangeant sonorités, structure, ordre.

Le Concerto pour violon de Stravinsky, créé à Berlin en 1931 par Samuel Dushkin apporte quant à lui un soin tout particulier au travail sur la texture et sur le timbre, bien loin de la virtuosité romantique, et préfigurant presque l’usage du montage et du collage par l’association d’éléments disparates. Pour son interprétation, les Siècles seront rejoints par la géniale Isabelle Faust.

L’Oiseau de feu, premier grand ballet de Stravinsky, et commande de Serge de Diaghilev apporte au programme la dimension universelle d’un succès ancré dans son époque mais porteur de toutes les innovations futures du jeune compositeur.

Le Boléro de Ravel est l’une des œuvres les plus connues et les plus jouées au monde. Ravel prévint pourtant son auditoire « j’avais écrit une pièce qui durait dix-sept minutes et consistant entièrement en un tissu orchestral sans musique –un long crescendo très progressif. Il n’y a pas de contraste et pratiquement d’invention. (…) ». Au son de la caisse claire, l’orchestration évolue jusqu’à l’explosion. Lors de la création de l’œuvre, une dame cria « Au fou ! ». L’entendant, Ravel répondit « Celle-là, elle a compris ! ».

Concert sur instruments historiques appropriés.