Condamné à l’errance éternelle pour avoir osé défier les dieux, un marin ne peut espérer en son salut que grâce à l’amour et à la fidélité d’une femme. Telle est la trame du premier chef-d’œuvre de Wagner alors tout juste âgé de trente ans.
Composant à la fois livret et partition, le musicien pose avec ce Vaisseau la première pierre de son « drame musical » à venir. Ici sont réunis un sens implacable du monologue, des duos et des chœurs débordants de lyrisme, et, déjà, un orchestre qui, loin de se borner à accompagner les voix, se fait acteur du drame à part entière. Tout l’intérêt de ce Vaisseau fantôme réside aussi dans la proposition de François-Xavier Roth de faire entendre Wagner sur les instruments de l’époque du compositeur, « Credo historique » du chef et de ses musiciens. Ce sera à n’en pas douter une toute nouvelle et passionnante approche de la musique du maître de Bayreuth.